• AGOA : PREFERENCES COMMERCIALES, REALITES ECONOMIQUES..... ET LA DIGNITE ?

     

    L'avenir de milliers de travailleurs est suspendu à l'attente de la décision des Etats-Unis d'exclure Madagascar de l'AGOA (Afrikan Growth Opportunity Act) à partir du 1er janvier 2010.

     

    Depuis cette annonce, des milliers de familles Malagasy ne dorment plus que d'un sommeil torturé par le doute : Elles vont perdre leur emploi. En pleine période de crise, au nom de la "légalité", du "retour à l'ordre constitutionnel" ; les Etats-Unis font comprendre aux peuples Malagasy que le  patron  c'est eux ! J'appelle cela la légalité et le retour à l'ordre constitutionnel aux forceps !

    La lutte populaire a ses limites : elle ne passera pas la "frontière" de la rue. La légalité n'est pas négociable pour les puissants et ce,  malgré  les abus et dérives du pouvoir patrimonial de M. Ravalomanana. Cela nous fait penser à la Russie dans les années Brejnev...Légal mais non démocratique !

    Et notre dignité et notre souveraineté ?

     

    Et si l'ambassadeur des USA à Madagascar, les représentants de « l'ordre international », les Chisano et consorts prennent le temps de lire la lettre d'Albert ZAFY à Marc Ravalomanana de 2008 (http://www.madagate.com/editorial/30-malagasy-people/1060-les-promesses-de-ravalomanana-et-les-premonitions-du-pr-zafy-albert.html)?

    Elle est prémonitoire dans ses conclusions et d'un réalisme implacable dans la description de la descente aux enfers de Marc Ravalomanana et de ses affidés.

     

    Au fond, avec ces messieurs de l'UA, de la SADEC et tutti quanti, « vox populi, vox dei » a perdu tout son sens. Tout cela, au fond, ce n'est pas  par respect pour le droit ou la Constitution. C'est par peur de la contagion. Il ne manquerait plus que la voix du peuple mette à bas prébendiers, malhonnêtes et autres mystificateurs. Et quoi encore ?

    C'est bien là, la triste réalité avec en prime les bombes.

     

    Quant aux effets de la suppression du bénéfice de l'AGOA, que l'on nous dise clairement ce qu'ils ont eu réellement comme impact sur notre économie : quels produits ? Quelles quantités ? Quels montants sur nos exportations, Et pour être complet ? quels montants de salaires et surtout quel salaire moyen dans nos zones franches et quelles conditions de travail  et sociales pour les nôtres ?

     

    Ce questionnement est nécessaire quand on voit les effets de la Convention de Lomé. En  2000, un séminaire tenu à Bruxelles avec des députés européens (dont le français Michel Rocard), des représentants des Etats ACP et des experts du Nord et du Sud étaient arrivés aux conclusions suivantes :

     

    • - la coopération entre l'UE et les Etats ACP n'est connue que par «un petit nombre d'initiés qui savent tirer efficacement parti de la manne tombée du ciel». Notamment des administrations, des ONG, des bureaux d'études, des entrepreneurs du Nord, des experts en tout genre (extrait de l'intervention du Directeur de la Fondation Ch. Léopold Meyer pour le Progrès de l'Homme);
    • - alors que «les Peuples du Nord aspirent à la solidarité et au dialogue entre les Peuples et les échanges, il faut arrêter cette coopération réservée aux ministres des finances et à quelques ONG bien informées» ( même Directeur de la Fondation précitée);
    • - les acteurs sociaux de base-entrepreneurs, commerçants, groupements paysans- doivent être partie prenante à la Coopération (dixit coordonnateur du PDL, Elong Bassi au dit séminaire);
    • - plus de 80% des crédits d'infrastructure retournent en Europe;
    • - les assistants techniques représentent à eux seuls plus de 40% du coût des projets (cf. la société ALMA du cher Marc qui avait bien compris l'astuce);
    • - les facilités commerciales (et on revient aux AGOA et autres) accordées aux pays du Sud permettent à ceux du Nord d'acheter toujours plus bas pour vendre toujours plus cher: profits et superprofits sur le dos des salariés de «ces- pauvres- pays- du- Sud- qu'il-nous- faut- aider».

     

    Ce triste constat, mais bien réel, doit nous faire réagir car cela n'est possible que si nous pays du Sud sommes dirigés par des mains de maîtres qui, en servant les intérêts de grands groupes multinationaux, se servent au passage.

     

    Pour s'en convaincre, revenons encore sur la triste affaire DAEWOO. Qui a vendu la mèche ? Pourquoi ce dossier a-t-il transité par des medias nord-américains qui se sont empressés de distiller l'information à quelques ONG bien ciblées ?

    Moralité, AGOA ou pas, quand on touche aux intérêts des grands, c'est comme toucher au fruit défendu. Et le pauvre Marc, aveuglé par son appétit féroce n'a rien vu venir. Il serait très intéressant de mettre au clair les « gros dossiers miniers », bien connus de tous !

     

    Et pour conclure cette analyse, on peut faire sienne une des conclusions du séminaire évoqué précédemment : «  la coopération devrait aider les acteurs de base à s'organiser, à se former et à se constituer en réseau » et comme l'a dit justement un des participants  à ce séminaire « permettre aux paysans de faire partie de ceux qui ont quelque chose à dire ».

     

    Point n'est besoin d'AGOA et autres mesures dites de facilité, penons-nous en charge et avançons comme l'a fait le Maire d'Antananarivo de 2009.

    http://www.agoa.gov/

     

     


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :