• Aujourd'hui commence officiellement le début des propagandes pour l'élection Présidentielle Malgache.

    Que la transparence soit de mise pour que le meilleur gagne!


    Aux urnes citoyens, il en faut un parmi les candidats ci-dessous pour diriger la 4 ème république.


    votre commentaire
  •   1 - LA REALITE MALGACHE, AUJOURD’HUI

     

    Depuis 30 années, notre Pays connaît des avatars et des soubresauts qui font que l’on apparaît comme des pauvres parmi les pauvres, que le pouvoir d’achat stagne ou recule, que les potentialités économiques, lorsqu’elles existent réellement, sont livrées à des consortia étrangers, souvent plus prédateurs que développeurs.

    Et tout cela sur fond d’attributions de crédits en milliards de dollars de l’UE, du FMI, de la Banque mondiale, de l’Agence Française de Développement, des Coopérations bilatérales et autres ONGs internationales …

     

    Aujourd’hui, nous héritons d’un champ de promesses fallacieuses, de projets étrangers opaques, de grands chantiers routiers dont la principale bénéficiaire a été une des multiples sociétés de Marc Ravalomanana et ce au su et au vu des représentants locaux de bailleurs de fonds dont un justifie les dévoiements de crédits d’aide en déclarant qu’il« s’intéressait aux adjudicataires et non aux sous traitants … ».

    La gestion publique depuis 2003 s’est faite au mépris de l’intérêt national, du travail des paysans producteurs et autres éleveurs malgré des postes de santé et quelques EPP offerts ici ou là par de « généreux investisseurs ».L’ancien Président s’est bien gardé, pendant ses « dialogues présidentiels », de nous expliquer que la valeur ajoutée de l’exploitation de nos ressources se fait ailleurs, sans compter les dégâts durables sur l’environnement et nos ressources naturelles. Le tout parce que « Madagascar est un pays à bas salaires ».

     

    Au-delà de la politique de « slogans » et de la vacuité du « MAP », les citoyens malgaches, par leurs réactions récentes, attendent un vrai programme de développement pluriannuel visant à favoriser la croissance économique partagée et sociale et à réduire, enfin, la pauvreté.

     

    2- UNE DES PRIORITES DE LA TRANSITION : ASSURER LA STABILITE POLITIQUE ET LA SECURITE ET CREER LES CONDITIONS POUR UNE CROISSANCE COHERENTE  AVEC LA REDUCTION DE LA PAUVRETE.

     

     

    La première priorité du Gouvernement de Transition est la mise en place d’un équilibre politique stable et durable. Il n’y a pas de progrès et de développement sans stabilité politique respectant le pluralisme et la liberté d’expression. La mise en place de celle-ci est fondamentale car elle conditionne à long terme la paix sociale et le retour aux valeurs traditionnelles malgaches : le Fihavanana, le Respect, la Vérité, …

     

    La réconciliation nationale doit être la base de cette nouvelle donne politique. Toutes les forces vives de la nation - partis politiques, Société Civile, entités religieuses, les Ampanjaka, les universitaires (chercheurs), CNOE….- seront conviés.

     

    Pour l’heure et dans le but de mettre en œuvre l’indispensable changement démocratique demandé par notre Peuple, les instances en cours de constitution devront, souverainement, s’accorder sur les lignes directrices suivantes afin que nos concitoyens, les instances internationales et les pays frères et amis comprennent le sens démocratique de notre démarche :

     

    -une nouvelle Constitution, plus juste et faite pour tous et non au profit d’un seul homme. Elle doit permettre le respect de la dignité humaine et ne doit être, en aucun cas, une arme pour appauvrir encore davantage le peuple ;

    -un nouveau code électoral,  comportant la mise en place du fameux bulletin unique ;

    -la séparation de l’Etat et de la religion garantissant les Droits de l’Homme et permettant la liberté religieuse à l’exclusion des sectes ;

    -la réglementation des médias d’Etat dans le sens de leur libre accès sous réserve du respect des droits de la personne ;

    -la liberté d’entreprendre, c'est-à-dire réduire les méandres administratifs se rapportant à la gestion, faciliter l’accès aux ressources bancaires pour les projets de développement en particulier dans le constitution des fonds de roulement indispensables pour tout projet nouveau, réaffirmer le droit à la libre entreprise et réduire en les réglementant les situations monopolistiques ;

    -la modernisation  de l’Armée qui doit être le défenseur de la Nation mais aussi le creuset de la nouvelle citoyenneté indispensable pour le renouveau de la Nation malagasy ;

    -l’indépendance de la Justice en favorisant la formation, les échanges internationaux et la lutte contre la corruption ;

    -l’harmonisation et la transparence des règles fiscales. Le contrôle fiscal doit être réglementé, rigoureux, transparent et équitable. Il ne doit plus être utilisé comme arme d’intimidation contre les entreprises ;

    -……….

     

    Le Gouvernement qui suivra l’actuelle phase pour le changement devra mettre en œuvre les politiques et programmes assurant croissance et diminution de la pauvreté. Auparavant pour y arriver, il nous faut définir le cadre stratégique porteur des futurs programmes et politiques sur le plan macro-économique, structurel et social.

     

    3- LE CADRE STRATEGIQUE DE CROISSANCE ET DE REDUCTION DE LA PAUVRETE

     

    Le cadre stratégique de croissance et de réduction de la pauvreté sera le document unique de référence à moyen terme de la politique de développement  économique et social de Madagascar et donc le référentiel de base pour les Partenaires au Développement, y compris dans leurs appuis budgétaires au Pays.

     

    Pour l’heure, sous réserve d’un inventaire approfondi de la situation socio-économique du Pays, trois objectifs majeurs résultent de ce futur cadre stratégique :

     

    A/ Une croissante forte de 6%, malgré la crise mondiale, à partir de richesses et d’emplois créés grâce au secteur agro-industriel - riziculture améliorée, fruits et légumes, relance de la filière sucre avec la canne à sucre, l’agroforesterie, la pêche contrôlée – au secteur des services et du tourisme en s’opposant fermement au tourisme sexuel et en s’inspirant de ce que font le Maroc et Maurice et au secteur des mines accompagné d’une politique stricte de contrôle et de maîtrise des impacts négatifs sur l’environnement  social et les écosystèmes.

     

    Cela nécessite que les entreprises actuelles soient confortées, encouragées et promues dans l’esprit de la libre entreprise, qu’il n’y ait ni spoliation ni nationalisation forcée et que l’accès à nos ressources naturelles et l’ouverture de notre économie se fasse dans la transparence, dans la concertation avec tous les partenaires nationaux et étrangers et dans le respect des droits mutuels et réciproques.    

    Il s’agit à la fois de contrôler la croissance démographique, de réduire les inégalités sociales et de favoriser l’accès du plus grand nombre aux services de base, l’eau, l’électricité, la santé  et l’éducation.

     

    B/ Requalifier notre cadre institutionnel dans le sens de la solidarité nationale, de l’équité, du service au public et de la probité. Il ne s’agit pas de créer des services artificiels du type Bianco pour ensuite accorder des exonérations fiscales et douanières ou banquières, au gré de tel ou tel tenant du pouvoir.

     

    S’agissant des réformes institutionnelles indispensables, elles concernent  bien évidemment la Constitution, la Loi Electorale, la fiscalité d’entreprise, mais aussi la décentralisation-déconcentration, la formation des maîtres d’école et la révision des programmes scolaires.

     

    Il s’agit de créer une authentique gouvernance démocratique par la consolidation de l’état de droit, par la démocratie réelle et partagée, par la réduction de la corruption, par la consolidation du secteur privé et par l’amélioration de l’éducation et de la santé.

     

    C/Réformer la gestion publique

     

    Depuis 7 ans, la gestion publique, souvent dénommée « gestion entrepreneuriale personnelle » par les organes de Presse étrangers,  a été organisée autour d’anciens cadres du groupe industriel de l’ancien Président M. Ravalomanana y compris pour les postes diplomatiques (Paris, Bruxelles, Genève, etc …). Ce n’était  pas une gestion publique au service de Madagascar mais une gestion privée d’Etat au service d’un Président-PDG.  Cette vérité est connue de tous, dans le Pays comme à l’Etranger donc au sein de la SADEC et de l’UA.

    Cette pratique du mélange des genres a permis d’utiliser des projets, comme celui de l’UE (ACORDS) lors des dernières élections sénatoriales. D’anciens chefs de région se sont ainsi présentés  à l’élection, dans le SUD, en s’appropriant les réalisations de ACORDS au su et au vu du bailleur …..

     

    C’est tout cela qu’il nous faut réformer si on veut un Etat régulé, respecté et vertueux.  Les prochaines Assises devraient être l’occasion de fixer des objectifs pour une mutation profonde de la gestion publique malagasy. C'est-à-dire :

    - bâtir une autorité démocratique avec un Etat fort et souverain qui garantit la consolidation et le respect des institutions démocratiques à venir ;

    - permettre à notre Administration d’être saine et respectueuse, proche du citoyen, offrant des services de qualité, efficients et accessibles à tous ;

    - créer des relations entre nos concitoyens et l’Administration marquées par la sérénité, la confiance réciproque et la transparence ;

    - alléger les procédures, finalités et délais ;

    - éradiquer la corruption, le gaspillage, la mauvaise gestion, le laxisme, le copinage, la politisation dans les choix ou dans l’attribution des marchés et autres concessions, les embauches inutiles

    - et enfin développer une réelle politique de formation et de perfectionnement professionnel de tous les agents publics avec le renforcement des écoles nationales (ENA, ENAM, Impôts Trésor, Douanes, recréer l’Ecole normale d’Instituteurs, …) accompagnée d’un grand effort d’équipement si on veut que la déconcentration des services de l’Etat assure la réussite de la décentralisation au profit des collectivités locales.

     

    Pour mener à  bien cette mutation, il est proposé des orientations stratégiques qui sont :

    - la réorganisation de l’Etat Central,

    - la modernisation et la simplification des règles, procédures et flux de gestion du secteur public,

    - la mise en œuvre d’une réelle décentralisation accompagnée simultanément par une déconcentration organisée, réfléchie et concertée,

    - le développement de moyens de communication entre administrations

    - et l’amélioration des relations avec les usagers qui sont tout à la fois citoyens, contribuables et électeurs.

     

    4 - MODALITES DE MISE EN OEUVRE

     

    L’effectivité du Cadre stratégique de croissance et de réduction de la pauvreté serait assurée :

    -         par un Groupe de travail national d’orientation chargé de définir le cadre stratégique et les politiques de développement économique et social de Madagascar,

    -         par une commission paritaire Groupe de Travail/Partenaires au développement,

    -         un Bureau technique du cadre stratégique

    -         et une coordination qui serait confiée au ministère de l’Economie.

     

    Certains diront qu’il faut attendre les élections prochaines et l’installation des futurs dirigeants pour concevoir et réaliser les politiques attendues de croissance et de résorption de la pauvreté.

    Nous répondons que la situation constatée est mauvaise, qu’elle dure depuis des années alors même que le Peuple attend impatiemment, lui aussi depuis des années.

     

    L’heure n’est plus aux tergiversations mais à l’action et au regroupement de toutes les forces vives volontaires, généreuses et disponibles pour la reconstruction du Pays. La crise mondiale que nous subissons et la mise en ordre de marche urgente de nos institutions et de notre économie nous imposent une gouvernance concertée pour atteindre un développement équilibré, concerté et durable.


    1 commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique