Pourquoi les passagers n’ont-ils pas été avertis que l’avion à destination de Marseille et de Paris, France, fera d’abord un détour à Dakar, Sénégal, pour y déposer le président de la Haute autorité de la transition, Andry Rajoelina ? Cette question devenue politique a soulevé une vive polémique au sein de la compagnie Air Madagascar. Certaines personnes parlent même d’un « détournement » de vol commercial.
Toto Alphonse, le pilote qui était aux commandes du Boeing 767-300 ce jour-là répond et évoque la nécessité de confidentialité pour expliquer l’absence d’une annonce préalable de ce changement de plan de vol aux voyageurs.
« Mais dès que tout le monde a embarqué, j’ai annoncé le nouveau plan de vol. Certains passagers voulaient descendre, mais ils ont finalement préféré rester », confie l’un des plus anciens pilotes de ligne de la compagnie Air Madagascar. Il va jusqu’à évoquer la raison d’État pour justifier ce désagrément qui, de toute façon, a coûté moins cher à la compagnie et au pays qu’un vol spécial.
Casquette politique
Le commandant instructeur qui a 20 000 heures de vols à son actif et 23 ans de carrière au sein d’Air Madagascar, n’hésite pas non plus à mettre sa casquette politique pour expliquer sa décision. Il est en effet premier secrétaire général adjoint du parti leader Fanilo de feu Herizo Razafimahaleo. « Nous collaborons avec la HAT et lui apportons notre appui. Nous avons même un projet de société que nous soumettrons au gouvernement pour faire avancer le pays », soutient-il.
Un soutien patriotique qui, selon lui, justifie le rappel à l’ordre qu’il a lancé à un passager étranger qui avait osé « insulter » le président de la HAT à sa descente d’avion à Dakar. « Je n’ai jamais permis et ne permettrai jamais à un étranger de dire du mal de mon président et de mon pays », lance Toto Alphonse.
  Mahefa Rakotomalala
Date : 02-06-2009

L'express de Madagascar